De la transmission du savoir jusqu’à la diffusion de la publicité, de l’expression artistique à l’industrialisation des procédés, l’imprimerie est une méthode de communication millénaire qui se transforme au fil des évolutions technologiques. Depuis son apparition elle a toujours su se réadapter à son contexte, jusqu’à s’imposer aujourd’hui dans la fabrication en 3D de pièces de moteurs d’avion, de prothèses, d’implants…
Des sources historiques remarquables
Depuis que l’homme s’exprime et développe une culture, il la transmet et la pérennise à travers la reproduction des documents. Jusqu’à la fin du XXe siècle, les supports imprimés sont omniprésents sur la scène de la communication.
L’invention du procédé de xylographie au VIIème siècle en Asie orientale représente l’amorce des systèmes d’impression. On gravait alors des planches utilisées comme empreintes et dupliquées de manière répétitive sur des feuilles de papier. Peu avant 1210, Gengis Khan, qui exploite la xylographie, transporte le matériel nécessaire à l’application de cette technique et la répand lors de ses conquêtes vers l’Ouest.
Chez les musulmans, l’usage des presses à imprimer est interdit dès 1485, il est même susceptible d’entraîner la peine de mort selon un décret de 1515. Dans cette partie du monde, il ne sera réellement possible de reproduire les documents qu’à partir du XIXème siècle.
En Europe, le plus ancien bois gravé connu date d’environ 1400. Il faut attendre les années 1450 pour que Gutenberg mette au point la typographie, procédé basé sur l’encrage de caractères en plomb qui autorise une uniformité et une rapidité d’exécution supérieures à celles des méthodes xylographiques.
En réduisant considérablement les coûts de production des imprimés, cette innovation à joué un rôle majeur dans la diffusion des livres. L’utilisation massive de ces supports a influencé de manière conséquente la place de l’oralité dans la culture globale. Le mouvement qui en a découlé entraînera d’ailleurs le développement de l’école publique dans un but d’alphabétisation générale.
Dans les années 1880, Otto Mergenthaler invente la linotype qui gagne en performance grâce à l’automatisation du registrage : une matrice est créée mécaniquement, permettant la fonte des caractères de plomb en un seul bloc.
Ces blocs seront remplacés vers 1940 par des plaques d’impression électrostatiques initiatrices de l’offset actuel.
Puis la composition sera ensuite informatisée : la PAO est démocratisée en 1984, parallèlement au système CTF (Computer-to-film) rapidement remplacé par le CTP (Computer-to-plate) au début des années 90.
Actuellement, le procédé Direct Imaging (DI) permet la gravure directe des plaques offset sur le cylindre de la presse.
Différents procédés d’impression
Il existe plusieurs méthodes d’impression, chacune répondant à des besoins spécifiques avec des possibilités et des contraintes différentes. L’offset est la plus utilisée actuellement relativement à sa souplesse, son adaptabilité et son coût de production relativement faible.
La liste suivante expose quelques procédés majeurs présents sur le marché.
La typographie
La forme imprimante en relief (caractères mobiles, gravure ou cliché) est combinée au principe de l’offset pour obtenir l’encrage du support. Ce système est semblable à celui du tampon, le relief étant cependant rigide. Un cylindre appuie sur le papier afin qu’il adhère à la surface d’impression.
La flexographie
Méthode proche de la typographie mais utilisant une forme imprimante flexible (relief en caoutchouc ou plastique souple). La flexographie est particulièrement adaptée à l’impression de pellicules plastiques destinées à l’emballage. Elle est également exploitée pour d’autres tirages importants comme les papiers peints ou les nappes.
L’héliogravure
D’abord réservée à l’impression artistique sur feuilles, l’héliogravure devient par la suite un procédé applicable aux grandes laizes. Un cylindre gravé en creux par procédé mécanique ou chimique dépose l’encre selon la densité correspondant à la profondeur des alvéoles. Le coût de fabrication de la forme imprimante reste élevé.
La sérigraphie
Le principe du pochoir (cache des zones à ne pas imprimer) est reproduit par le biais d’un tissu tendu sur un cadre. La spécificité de la sérigraphie est de permettre un dépôt d’encre en épaisseur, autorisant un pouvoir couvrant exceptionnel. Si son coût de mise en œuvre est faible, la vitesse de production est également lente et la finesse du rendu limitée.
L’offset
Procédé utilisant une forme imprimante planographique simple et rapide à fabriquer, l’offset est dérivé de la lithographie. Il est basé sur la répulsion entre l’eau et l’encre gras qui se dépose uniquement sur les parties à imprimer. C’est la méthode la plus rentable et la plus exploitée. Tous les supports suffisamment souples pour épouser la forme du cylindre peuvent être imprimés.
Le jet d’encre
Reproduction sans forme imprimante basée sur la projection d’encre liquide à travers des micros-orifices. Les gouttelettes créées sont déviées de façon électrique ou magnétique, ce qui permet de déterminer le point d’impact sur le papier de chacune d’entre elles.
Le laser
Un rayon laser intense et précis vient fixer à 200° l’encre en poudre sur le support, après une répartition par effet électrostatique. Cet encre se fond ainsi au papier qui doit être suffisamment résistant. Possibilité d’impression en continu ou en feuilles.